Les candidats à l’élection présidentielle revisitent le peuple et affirment tous l’avoir entendu et revendiquent pour cela, sa représentation. Qui est ce peuple ? Se reconnaît-on en lui quand il choisit Zemmour, Le Pen, Mélenchon ou Macron ? Est-ce le même peuple ? Peut-on faire confiance à ce peuple et croire qu’il a toujours raison ? L’histoire nous a appris que le peuple n’est pas toujours grand et pas toujours noble. Le peuple est même capable de se révéler vile, haineux et petit, et ceux qui prétendent l’avoir compris, l’ont souvent conduit à sa perte.
Peut-on le représenter et s’opposer à ses bas instincts ? Ces bas instincts que nous avons vus tout au long de cette campagne électorale ? Peut-on représenter le peuple et rester un grand esprit ? Le discours que des candidats ont tenu pour répandre leur poison discriminatoire nous fait constater qu’on peut aspirer à gouverner la France au nom de ce qu’ils ont de plus bas et de plus hideux. Pire encore, la campagne électorale telle qu’elle s’est déroulée a légitimé le discours haineux et raciste et cela risque de devenir la réalité conflictuelle de demain. Si ceux qui nous gouvernent continuent à tolérer ce discours et à en tirer quelques bénéfices électoraux, ils le confirment au lieu de le combattre. Il faut à ce pays un grand président avant que le discours haineux d’aujourd’hui n’accouche d’un monstre demain.
Nazir Hamad