Colloque organisé par
l’association Médecine et Psychanalyse
dans la Cité
Colloque ouvert au titre de la formation professionnelle.
Colloque ouvert à tous les intervenants du secteur médico-social sans prérequis de niveau.
Responsables : Monette Vacquin et Gérard Rabinovitch
Calendrier : mercredi 24, jeudi 25 et vendredi 26 septembre 2025
Modalités d’accès : Salle Georges Conchon, 2 rue Léo Lagrange, 63000 Clermont-Ferrand
Sous la présidence de
Monette VACQUIN, psychanalyste, essayiste et auteur de publications en éthique biomédicale
et
Gérard RABINOVITCH, philosophe, sociologue et essayiste, directeur de l’Institut européen Emmanuel Levinas de l’AIU et vice-président de l’Institut universitaire Rachi à Troyes
Accueil
Monsieur Joël MATHURIN, Préfet du Puy-de-Dôme
Introduction
Jean-Pierre LEBRUN, psychiatre, psychanalyste (Bruxelles),
et
Marie-Élisabeth SANSELME-CARDENAS, psychanalyste, gynécologue-obstétricien
COMITÉ SCIENTIFIQUE
voir le programme.
En collaboration avec l’Association Médecine et Clinique Psychanalytique (AMC PSY, Datadock N° 073800)
Civiliser… Quel lien avec notre santé mentale ?
« Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c’est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit »
Henri Lacordaire
Pour l’organisation Mondiale de la Santé (OMS) la santé mentale consiste en un état de complet bien-être psycho-médico-social, qui nous permet de faire face aux sources de stress de la vie et de contribuer à la vie de la communauté.
Forts de la pratique clinique et des concepts que fournit la psychanalyse et d’autres spécialités, nous apporterons une autre façon de concevoir ce qu’est la santé mentale : nous dirions qu’elle est la capacité d’un sujet de « savoir y faire avec son manque ».
Autrement dit, c’est le manque qui est l’arête vive de la santé mentale et comment on fait avec ce dernier, mais celui-ci a aujourd’hui tendance à ne plus être pris en compte par le discours social actuel, ceci entraînant un travail de dé-civilisation dont nous devrons bien constater les effets un peu partout.
Les violences bien sûr, mais aussi le nombre de plus en plus important de sujets qui n’ont plus semble-t-il, le sens de ce qu’implique l’appartenance au collectif.
D’où la question : qu’implique de civiliser ? Ceci mérite en effet d’être interrogé au travers des discours contemporains qui ne cessent de valoriser les réponses à devoir apporter au manque pour le combler, ou qui font tout ce qui leur est possible pour qu’aucun travail de renoncement ou de deuil ne figure encore au programme. S’ensuit que les plus jeunes sont souvent mis particulièrement à mal tant ils sont laissés à eux-mêmes là où ils devraient pouvoir compter sur ce que la génération précédente leur a transmis.
Jean-Pierre LEBRUN
Sigmund Freud, en manière d’indication testamentaire, comme une missive lancée vers l’avenir, fit part d’une déconvenue qui résonne comme un désabusement : « Nous vivons à une époque particulièrement curieuse. Nous trouvons avec étonnement que le progrès a conclu un pacte avec la barbarie. »
Précédemment il avait déjà fait état d’un doute sur qui – d’Éros ou de Thanatos, « puissances célestes » – au final l’emporteraient dans la destinée de l’espèce humaine. Ces sentences interrogatives freudiennes trouvent leurs fondements dans les enseignements de ses explorations. Celles-ci percutaient de toutes parts d’une évidence à laquelle chacun voudrait se détourner et n’en rien savoir : que la civilisation trempe ses pieds dans la barbarie.
Civiliser est donc l’enjeu le plus crucial de l’humanité, son impératif le plus catégorique, ce qui la fait advenir à sa dignité éthique et responsable en s’extirpant de ses archaïsmes sanguinaires. C’est ce passage essentiel que désigne la polysémie du mot humanité.
Si cette question se pose à nous aujourd’hui en termes pressants, c’est parce que la sauvagerie humaine s’exprime de toutes parts, dans ces formes individuelles, collectives, politiques, faisant entrevoir un manquement du travail culturel tant individuel que commun.
Si nous avons choisi un verbe actif : civiliser, plutôt que le substantif de « civilisation », c’est pour mieux interroger l’acte civilisateur, les actes civilisateurs, qui permettent au petit d’homme, vivant parlant, de quitter l’état de nature, le règne des pulsions, pour prendre place dans la culture qui l’a vu naître et qui lui préexiste, s’il se peut de manière créatrice.
Freud nommera travail de culture ce que Norbert Elias nommera à son tour processus de civilisation, l’un comme l’autre se montrant lucides sur la fragilité de ce processus qui suppose autre chose que la domestication sociale : l’intériorisation humanisante des contraintes et des renoncements. Ce qui faisait dire à Pierre Legendre : « Ce qu’une génération doit à l’autre, c’est la limite ».
Gérard Rabinovitch et Monette Vacquin
Interventions, tables rondes, débats,
Conférences grand public,
Manifestations artistiques et repas en commun (sur inscription)
Programme intégral : Programme Colloque Médecine et Psychanalyse dans la Cité 2025 – Civiliser
Prérequis :
Séminaire ouvert à tous sans prérequis de niveau.
Pour les personnes à mobilité réduite, prendre contact avec le secrétariat de l’ALI ou de l’AMCPSY.